C’est quoi un jeu ? Qu’est-ce qui différencie un jeu de ce qui n’est pas un jeu ?
Definir ce qu’est un jeu
Si vous saviez les débats et les longues réflexions que cette question suscite au sein des créateurs de jeux, des ludopédagogues et des joueurs ! Et en même temps la question est intéressante, très intéressante.
Parce que qu’est-ce qu’il y a en commun entre un jeu vidéo d’horreur et le monopoly ? entre le football et un escape game ? entre le jeu de rôle Donjons et Dragons et le chat perché ?
Ce sont tous des jeux, ça nous semble plutôt évident mais qu’est-ce qui en fait des jeux ?
J’aime beaucoup la réflexion de Jesse Schell autour de cette définition. En fait, il la décompose en recherche de sens autour du champs sémantique du jeu : amusant, jouer et jeu.
Je ne vous détaille pas ici toute sa réflexion mais il en vient à la conclusion suivante :
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Jouer est l’acte de manipuler en cédant à la curiosité (qu’est-ce qui se passe si j’ouvre ce cadenas ?) Un jeu est une activité de résolution de problèmes, approchée avec une attitude joueuse.
Cette définition est perfectible, comme lui-même le dit. Mais elle a le mérite de mettre en lumière des notions indissociables du jeu :
- le plaisir
- la surprise
- la curiosité
- la manipulation
- la résolution de problèmes
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Et le rapport avec l’orientation ?
Maintenant qu’est-ce que nous cherchons la plupart du temps à susciter chez un.e ado dans le but qu’iel réfléchisse à son orientation ?
- A résoudre un problème :
Au foot, on cherche le meilleur moyen de mettre un but au foot et, au Monopoly, de ruiner ses adversaires.
En orientation, c’est celui de trouver des études/ un domaine /un métier qui va lui convenir à lui ou à elle.
- A manipuler :
Dans un escape game, on va ouvrir des cadenas, actionner des mécanismes, etc.
En orientation, on expérimente et on jongle avec les notions de compétences, de valeurs, etc.
- A ce qu’iel soit curieux.se :
Dans un jeu d’horreur, on va fouiller partout pour comprendre l’histoire terrifiante qui se cache derrière ce fantôme qui nous poursuit.
En orientation, pour chercher à en savoir plus, sur lui ou elle d’une part, puis sur les domaines et métiers.
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Le jeu et la réflexion autour de l’orientation ont donc des caractéristiques communes. Mais un élément principal les différencie : la notion de plaisir et de surprise. Ce sont les choses pour lesquelles on a envie de jouer à un jeu mais qu’on rechigne à réfléchir à son orientation.
Alors si on commençait par jouer pour éveiller la curiosité, inciter à la manipulation et donner la motivation pour résoudre son problème ? Est-ce que ce ne serait pas un excellent moyen de faire tomber la barrière entre orientation et plaisir ?
Comme vous vous en doutez ma réponse est oui, oui et archi oui ! Sinon je ne me serai pas mise à créer des jeux pour l’orientation. 😉